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juillet 2020 – Ségur de la Santé

Contribution du Conseil national professionnel de psychiatrie au « Ségur de la santé »


Le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP) est constitué par l’ensemble des sociétés savantes et syndicats de psychiatres et de pédopsychiatres. Il a vocation à représenter la psychiatrie devant les pouvoirs publics et souhaite que sa place soit pleinement reconnue, notamment dans le cadre des discussions actuelles sur l’avenir de notre système de santé menées à la suite de la crise sanitaire que nous venons de traverser. Le CNPP doit trouver toute sa place auprès du délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, ainsi qu’au sein du comité de pilotage de la psychiatrie.


Pour chacun des piliers du « Ségur de la santé », le CNPP a élaboré une série de propositions que ce document synthétise.

Pilier 1 : Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent
La psychiatrie d’adultes et la pédopsychiatrie ne doivent plus être les parents pauvres de la médecine.
La place de la psychiatrie dans le secteur médico-social est trop réduite et doit s’exercer en association avec la psychiatrie du secteur sanitaire.
La délégation de tâches, en particulier vers les infirmier(e)s de pratique avancée, doit se renforcer grâce à une coopération entre soignants et psychiatres.
La titularisation et de nouveaux recrutements en psychologues sont indispensables.


Pilier 2 : Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins
L’enveloppe des dépenses de psychiatrie publique et privée doit faire l’objet d’un rattrapage et les structures de soins sectorisées et non sectorisées ainsi que les structures médico-sociales doivent être dotées sur une base populationnelle objective, en laissant les initiatives de terrain se développer dans le respect des bonnes pratiques et dans l’autonomie de l’utilisation des budgets.
La dotation annuelle de fonctionnement des structures hospitalières de psychiatrie des CH et CHU doit être sanctuarisée.


Pilier 3 : Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes
Les procédures bureaucratiques en particulier les autorisations administratives doivent être radicalement simplifiées et se faire par établissement.
L’organisation interne des établissements sanitaires et médico-sociaux doit privilégier l’autonomie des équipes.
Le reporting d’activité doit être radicalement simplifié. Le temps soignant est à reconquérir sur le temps administratif.


Pilier 4 : Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers
L’ensemble des composantes de la psychiatrie, publique et privée, peuvent favorablement s’organiser à un niveau infrarégional voire départemental pour les coopérations avec les communautés professionnelles territoriales de santé.
L’exercice individuel de la psychiatrie libérale est à valoriser pour le pérenniser.


Pr Bernard GRANGER
Président du Collège national professionnel de psychiatrie